L'Enfant du mistral

" Il y avait aussi des hommes, des femmes et des enfants de Pontevès, de
Brue-Auriac, de Seillons-Source-d'Argens et de Saint-Maximin. On venait
de loin pour assister à la fête de saint Marcel, la plus belle et la
plus mystérieuse de toutes les fêtes de Provence. Les tanneurs et leurs
familles formaient la majeure partie de cette colonne que la proximité
de la mise à mort du bœuf excitait. Ils représentaient les trois
cinquièmes de la population de Barjols, mais ils ne se mélangeaient pas
entre eux. " En 1898, Barjols peut se vanter d'être le village de
Provence le plus riche et le plus évolué. Cette prospérité, ses
habitants la doivent à deux confréries rivales de tanneurs qui ont hissé
la ville à son apogée mais qui se livrent une guerre sans merci pour la
possession des marchés. C'est la stupéfaction à la nouvelle de la
mort de Jacques de la Farderie, riche patron tanneur, et de son épouse
dans un incendie criminel. Mireille, une fillette, a été témoin d'un
allumage de feu qui semble avoir un rapport avec le drame. Sa mère,
Sarah, lui intime de garder le secret. Juive, elle craint d'envenimer la
situation, d'être tuée, au mieux... de perdre son travail de gantière.
Et si Barjols rayonne au grand jour, le village révèle aussi un monde
d'ombres que ses habitants vont découvrir, horrifiés.